Sentez-vous cette odeur, cette odeur fauve et rousse
de beau cuir neuf, chauffé par l’automne qui flambe ?
Tous les cuirs du Levant sont là, venus ensemble
de souks lointains saturés d’ambre et de santal.
Des huiles et des gommes d’or les éclaboussent.
En de jaunes parfums d’essences et de gousses,
tous les cuirs précieux d’un faste oriental,
cuirs gaufrés et gravés, pointillés de métal,
peints et damasquinés, sont là. Ceux de Cordoue
s’allongent en panneaux où la lumière joue
comme dans l’escalier d’un palacio ducal ;
ceux de Russie ont des reflets de pourpre ardente ;
ceux de Venise la douceur d’épais velours,
et ceux des Flandres aux blonds rares, aux bruns sourds,
semblent chez le bourgmestre attendre une kermesse...
S. Sicaud
Commenter cet article
cathy 31/10/2020 16:39
Ritournelle 31/10/2020 16:49