Suite à la création du nouvel ensemble hospitalier Belharra de St Pierre d'Irube inauguré en août dernier, la clinique St Etienne de Bayonne est en cours de démolition pour faire place à un ensemble immobilier. Et Déméter, sculpture de Benoît Lasserre qui trônait à l'entrée de la clinique, est devenue propriété de la ville de Bayonne, qui l'a replacée à quelques mètres, dans le parc Caradoc.
Il y a le vert du cerfeuil Et il y a le ver de terre. Il y a l’endroit et l’envers, L’amoureux qui écrit en vers, Le verre d’eau plein de lumière, La fine pantoufle de vair Et il y a moi, tête en l’air, Qui dit toujours tout de travers. Maurice Carême
Un sapin, la nuit, Quand nul ne le voit, Devient une barque Sans rames ni bras. On entend parfois Quelques clapotis Et l'eau s'effarouche Tout autour de lui. Jules Supervielle
...Je passe de longs jours et les nuits presque entières, Appuyée au balcon d'où j'aperçois la houle, Dont l'ondulation sans repos se déroule, Sous des nuages lourds ou des clartés légères. Je vois l'âpre combat des vents contre les lames, Les vagues se dresser, se courber et reluire, Les courants d'un vert pâle où de l'argent s'étire, Et des flots gris jouant avec des flots de flammes ; J'écoute une musique incessante et profonde, Les lents soupirs traînant et mourant sur la grève, Le courroux que le choc des falaises soulève, Et l'émoi dont la mer enveloppe le monde.... Auguste Angellier
Les enfants qui s'aiment s'embrassent debout Contre les portes de la nuit Et les passants qui passent les désignent du doigt Mais les enfants qui s'aiment Ne sont là pour personne Et c'est seulement leur ombre Qui tremble dans la nuit Excitant la rage des passants Leur rage, leur mépris, leurs rires et leur envie Les enfants qui s'aiment ne sont là pour personne Ils sont ailleurs bien plus loin que la nuit Bien plus haut que le jour Dans l'éblouissante clarté de leur premier amour J.Prévert
J’étais assis devant la mer sur le galet. Sous un ciel clair, les flots d’un azur violet, Après s’être gonflés en accourant du large, Comme un homme accablé d’un fardeau s’en décharge, Se brisaient devant moi, rythmés et successifs. J’observais ces paquets de mer lourds et massifs Qui marquaient d’un hourra leurs chutes régulières Et puis se retiraient en râlant sur les pierres. Et ce bruit m’enivrait; et, pour écouter mieux, Je me voilai la face et je fermai les yeux. Alors, en entendant les lames sur la grève Bouillonner et courir, et toujours, et sans trêve S’écrouler en faisant ce fracas cadencé,...