Nous vivons - Lydie Arickx
Lors de la visite de son exposition à Biarritz il y a peu, j'ai acheté ce livre de Lydie Arickx , le deuxième de sa production littéraire. Il est sûr que cette artiste de renommée internationale maniait jusque là plus facilement les pinceaux que les mots. Elle a choisi de se lancer dans cette nouvelle forme d'expression pour évoquer une épreuve vécue récemment, celle de la maladie. Comment rendre compte de ce cataclysme du corps qui progresse à son insu pour finir par se manifester brutalement? Et ensuite s'habituer à l'idée de devoir se débarrasser de ce danger qui véhicule l'idée de mort? L'artiste retrace pas à pas ce parcours délicat qui convoque les peurs présentes et celles du passé, celles de l'enfance qui ont été le terreau de son art. Bilan d'une vie, bilan d'une production artistique, nécessité d' une introspection pour réapprendre à vivre, trouver la force d'affronter l'opération en s'appuyant su l'épaule fidèle. Puis renaître autre dans sa nouvelle fragilité, goûter cette nature revivifiante, vivre à son rythme, humer le parfum de la terre ou celle des confitures...
Une oeuvre sensible, délicate, un témoignage à conseiller à tous ceux qui subissent des interventions graves pour qu'ils trouvent la force de survivre à la peur, trouvent un écho à leurs interrogations et la capacité de s'émerveiller encore.
"Je ne dors pas, mais l'apparition d'un souvenir vient coudre un lambeau de vie à ma nuit. J'ai neuf ans et je suis en train de dessiner dans le grenier de mémé, au crayon à papier à même le sol. Je recopie en m'appliquant une couverture de disque de musique classique, une grande fresque de Rubens. Je sens encore l'odeur du graphite, sa douceur sous les doigts, une sensation d'ivresse et de liberté."
"Le corps que je transporte avec moi, je l'apprends. C'est une réalité qui me sculpte, m'irrigue, m'éveille, me recommence.
C'est lui qui me lave, m'avale et me respire. Le corps qui m'enroule dans ton corps et qui le reconnaît, c'est lui qui rougit."
"Faire un tableau, être ce vase qui se vide et se remplit d'espérance."
"Rester petite face au tableau, c'est peut-être pour ça que je peins si grand. mais la vie ça transporte même ce qui paraît intransportable. Il faudrait que l'épreuve ne modifie pas la couleur des joues, qu'on puisse l'effacer d'un revers de manche. Mais si nous souffrons, c'est parce que nous vivons."
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Le logis familial de Lydie Arickx
A quelques kilomètres de Biarritz, au fond d'une pinède à l'abri des regards, l'artiste Lydie Arickx a élu domicile là même où ses parents ont vécu. Elle a refaçonné leur maison dans une ...