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Le blog de Ritournelle

Les faussaires de Manhattan

Ritournelle
Les faussaires de Manhattan

Années 90 aux Etats-Unis. L'écrivaine et journaliste Lee Israel, bien connue pour ses biographies, notamment celle d'Estée Lauder, se trouve en manque d'inspiration. Elle tente de publier une biographie de Fanny Brice, artiste de music-hall dont la vie a inspiré la comédie musicale Funny girl, mais les éditeurs refusent son manuscrit jugé peu commercial ; de plus, l'écrivaine ne fait aucun effort pour améliorer sa coiffure ni ses tenues vestimentaires pour la promotion de ses livres.
"J'ai 51 ans et je préfère les chats aux  gens", avoue-t-elle. Son caractère bien trempé lui joue des tours, elle finit par être licenciée de son journal pour cause de mésentente avec ses collègues. Sans argent pour payer son loyer ni soigner son chat, Lee sombre dans l'alcool, décide de vendre des objets personnels pour survivre. C'est avec amertume qu'elle se résout à se séparer d'une lettre de Katharine Hepburn . Puis elle rajoute à la lettre banale d'une autre célébrité un post-scriptum qui séduit les acheteurs. Une idée lui vient alors : pourquoi ne pas se lancer dans l'imitation de lettres de gens cèlèbres, donner libre cours à son imagination pour inventer des correspondances susceptibles d'intéresser libraires et collectionneurs?
Elle retrouve par hasard dans un bar l'une de ses connaissances, Jack, homosexuel fantasque et désargenté , qui va se prêter au jeu de la vente de ces fausses lettres à Greenwich Village. Pendant un temps, le stratagème fonctionne à merveille, les deux associés vivent des moments de grâce, mais le FBI surveille...
Malgré tout," la rédemption suivra le crime"...
Inspiré du roman autobiographique de Lee Israel paru en 2008 Can you ever forgive me?, le film dresse le portrait de deux losers attachants par leur humour, leur créativité et leur complicité : elle , au physique ingrat, lui au charme très british, ont des souvenirs communs du temps où ils occupaient le devant de la scène et en profitaient pour se livrer à des incartades mémorables.
Avec une bande son jazzy, le quartier de Manhattan au début des années 90 pour décor, l'atmosphère ressemble à celle des films de Woody Allen dans ce biopic porté par deux magnifiques acteurs : Melissa Mc Carthy , coutumière des personnages de comédie, offre ici une palette incroyable de sentiments allant de l'aigreur, du cynisme à l'empathie, et Richard Grant , incarne avec subtilité le dandy déchu , élégant jusque dans la misère.
Marielle Heller signe un film classique dont le principal intérêt repose sur la performance des comédiens, mais qui est aussi une forme d'éloge à la littérature, à la créativité, avec tous les aléas qu'elle comporte; il met également en lumière les rejetés de la société qui tentent d'assumer leur différence.
Un très agréable moment de cinéma!

Les faussaires de Manhattan
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Commentaires
T
Jusque là, je crois que je n'ai jamais été déçu par Mélissa McCarthy... sauf dans une pub inepte où elle vante des "gites de rêve"!<br /> Ce film mettait bien le doigt sur la "collectionnite" qui peut tourner au fétichisme... cependant que les "faussaires" ne font que répondre à la demande! Et finalement, ça ne se finit pas trop mal (mais je ne me rappelle plus quel est le sort du chat).<br /> (s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola
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R
J'ai beaucoup aimé ce film à l'atmosphère très New-Yorkaise, ses personnages et les comédiens qui les portent.<br /> Bonne journée à toi
C
J'ai bien noté ce film ...l'histoire me plait bien...<br /> j'irai le voir à Tours.... je ne connais pas ces acteurs.....
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R
Le sujet m'intéressait et je n'ai pas été déçue. Les acteurs ne sont pas connus ici mais sont excellents. J'espère que tu pourras voir ce film à Tours certainement dans un ciné d'art et essai.<br /> Belle journée à toi !