La famille Asada
Le cinéaste japonais Ryôta Nakano s'est trouvé orphelin de père à l'âge de 6 ans, raison pour laquelle la famille est le thème central de son oeuvre. Ce film est tiré d'une histoire vraie, celle du photographe Masashi Asada dont les albums ont inspiré le réalisateur. Le premier rend compte des liens qui unissent sa famille, le second s'appuie sur l'impact de la photographie dans la vie des gens suite à un événement dramatique.
Le premier volet du film met en scène le jeune Masashi à qui son père, passionné de photo, offre un appareil pour ses 10 ans. Très vite, il prend goût à cet art, mais peine à choisir sa voie professionnelle. Et ce sont les rêves enfouis de ses parents qui vont le guider : le père voulait être pompier, le frère pilote de Formule 1...Vient alors l'idée à Masashi de réaliser ces rêves par l'intermédiaire de la photo : tous les membres de la famille jouent le jeu dans différents situations incongrues qui donneront lieu à un album. Sur l'injonction de sa petite amie partie à Tokyo trouver du travail, Masashi propose son album à des éditeurs, ce qui va lui permettre d'atteindre une reconnaissance inespérée. Il se spécialise dans la photo de famille, s'avère très doué dans le genre, en parvenant à saisir la personnalité de chacun.
Dans le second volet du film, le jeune homme se trouve face au cataclysme du tsunami, s'interroge en quoi il peut être utile. Il rejoint une équipe de bénévoles qui récupère les albums de photos parmi les décombres pour laver ces photos pleines de boue et permettre ainsi à leurs propriétaires de conserver un lien précieux avec ceux qui ne sont plus.
Voilà un film plein d'humanité , d'humour et de tendresse, apaisant et émouvant , qui rassure en quelque sorte sur l'importance et la sécurité que peuvent offrir les liens familiaux, qui souligne la valeur de la photographie dans la transmission de ces liens.
Un film sensible porté par d'excellents acteurs, original , à la fois léger et profond, à voir absolument pour une bouffée d'oxygène dans ce monde perturbé.