Winter break
Alexander Payne a trouvé l'idée du scénario de ce film en visionnant Merlusse de Marcel Pagnol, l'histoire de trois jeunes garçons qui se retrouvent dans un pensionnat pendant les vacances de Noël , avec un redoutable surveillant.
Le cinéaste nous entraîne donc dans un pensionnat prestigieux de la Nouvelle-Angleterre, dans les années 70 : le professeur d'histoire ancienne, Mr Hunham est désigné par le chef d'établissement pour veiller sur les élèves se retrouvant sans leur famille en cette période de Noël. Ils sont quatre au départ : Angus Tully, le personnage principal, intelligent mais difficile à gérer, Jason Smith, de milieu aisé et plutôt têtu, Teddy Kountze, qui ne conçoit le dialogue qu'avec ses poings, Ye-Yoon Park, un jeune coréen qui ne peut rejoindre ses parents trop éloignés, et Alex Ollerman, jeune mormon dont les parents sont missionnaires. L'entente entre tous n'est pas vraiment cordiale. Seule Mary, la cuisinière venant de perdre son fils au Viêt-Nam, préfère rester neutre par rapport aux différends qui les opposent. Mr Huham, dont le strabisme disgracieux lui vaut le surnom de Neunoeil , la sollicite assez souvent car elle a le recul et le bon sens nécessaire pour faire face aux situations difficiles . Cet homme est détesté par les élèves qui le trouvent trop strict, ainsi que par ses collègues qui le trouvent pédant. Cependant, il a quand même une qualité : son origine sociale ne lui fait pas vouer de culte à l'argent.
Alors que 3 élèves sont autorisés à partir au ski avec les riches parents de Jason Smith, Angus, dont les parents sont injoignables , est obligé de rester avec Mr Huham et Mary. S'en suivent des joutes verbales entre les deux hommes qui mènent progressivement à un changement d'attitude, car l'un et l'autre ont besoin de se découvrir, de s'épancher, de se respecter...
Avec beaucoup de subtilité, Alexander Payne nous entraîne dans une aventure drôle et émouvante Il porte une regard tendre et compréhensif sur ces personnages perdus dans leur solitude, parvient à les faire grandir , à atténuer leur souffrance en évitant le pathos, parce que l'humour et la compassion allègent les peines.
L'interprétation magistrale des comédiens donne tout son sel à cette comédie douce-amère qui fait du bien.
A voir sans hésiter !