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Le blog de Ritournelle

Je suis toujours là

Ritournelle
Je suis toujours là

Ce film de Walter Salles se situe pendant pendant les années de plomb de la dictature militaire au Brésil (1964-1985), où l'armée et la police exercent une répression particulièrement violente contre la population civile, afin de lutter contre les idéologies de gauche, soi-disant opposées à la démocratie et à la religion catholique.
Au total 434 morts et des milliers de détenus torturés. Parmi les victimes, le député Rubens Paiva, 41 ans, député fédéral brésilien , est arrêté à son domicile et disparaît définitivement.
Le cinéaste a bien connu la famille Pavia, Rubens, sa femme Eunice et leurs cinq enfants : Marcelo, le seul garçon et 4 filles, dont Nalu, son amie.
Au début du film, on découvre l’ambiance joyeuse qui règne dans cette grande maison de Rio très animée, où l’on écoute de la musique et où l’on discute politique. Rubens a des activités secrètes, transmet des courriers, échange par téléphone avec des amis, ce qu’ignore le reste de la famille. Il est régulièrement surveillé par les militaires qui un jour viennent l’embarquer , ainsi qu’Eunice et l’une des filles. Ces dernières retrouvent la liberté assez vite, mais Rubens ne revient pas. Commence alors pour Eunice et les enfants la longue attente, faite de questionnements et de faux espoirs.
Eunice finit par apprendre la vérité qu’elle cache aux enfants, puis elle décide de quitter Rio pour Sao Paulo afin de se reconstruire…
Le titre du film est aussi celui de la biographie d’Eunice écrite par son fils Marcelo. Ce n’est pas sans émotion que Walter Salles est revenu sur cette période noire qui l’a profondément marqué. A partir de sa mémoire et des documents fournis par la famille Pavia, il a pu reconstituer lentement la vie d’une famille et la situation politique du Brésil :

"Le livre et le film peuvent être vus comme un récit sur la reconstruction d’une mémoire individuelle mené par cette femme (la mémoire d’une famille brisée), qui se superpose à la quête de reconstruction de la mémoire d’un pays, le Brésil."
En mêlant les destins individuels et l’histoire collective, le film est une grande fresque politique captivante et bouleversante servie par des acteurs de talent, notamment Fernanda Torres, admirable dans le rôle d’Eunice, femme à la fois combative et compréhensive qui sait maîtriser ses émotions, une battante courageuse et déterminée qui prend sa destinée en main pour fuir l’horreur et sauver ses enfants. L'actrice a obtenu un golden globe amplement mérité pour sa prestation, et le film a été récompensé du prix du meilleur scénario à la Mostra de Venise.

Magnifique et saisissant, à voir sans hésitation !
 

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Commentaires
D
Bonjour Ritournelle, j'ai vu ce film trois jours avant sa sortie en France dans une salle pleine à Paris (avec pas mal de Brésiliens). Et j'ai énormément aimé. J'avoue que j'ignorais qu'il y avait eu une dictature au Brésil. L'histoire est prenante et Fernanda Torres est exceptionnelle. Il n'y pas de scène inutile. Walter Salles va à l'essentiel. Un très grand film. Bonne journée.
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R
Bonsoir Dasola,<br /> Contente que tu aies beaucoup aimé ce film qui nous replonge dans un passé mal connu du Brésil. Histoire bouleversante portée par Fernanda Torres et par sa mère à la fin, la ressemblance entre les deux femmes est incroyable... Un grand moment de cinéma !