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Le blog de Ritournelle

L'énigme Velàzquez

Ritournelle
L'énigme Velàzquez

Ce film est le dernier de la "trilogie du Prado" produite par Stéphane Sorlat. Après "Le mystère Jérôme Bosch" et "L'ombre de Goya", voici un intéressant documentaire sur un peintre espagnol qui mérite plus de reconnaissance du grand public, tant son œuvre met en avant son génie, ainsi que son impact dans les générations suivantes.
On s'interroge toujours sur ces talents hors norme qui gardent leur part de mystère.
Qui était donc Diego Velàzquez ? C'est ce que le documentaire cherche à élucider dans une forme très libre à travers le temps et les différents lieux qui ont marqué le siècle d'or, époque prestigieuse et foisonnante à tous les niveaux.
D'origine sévillane par sa mère et portugaise par son père, Velàzquez se forme auprès des grands maîtres sévillans de l'époque, notamment Pacheco dont il épouse la fille.
Il se détache rapidement de leur influence pour acquérir une certaine liberté dans sa technique et son inspiration. Si ce sont les natures mortes qui le font connaître, il accède grâce à son beau-père à la cour du roi Philippe IV. Séduit par son art, le monarque l'engage comme peintre de cour. Pendant 37 ans, il réalise des portraits de la famille royale, dans un style réaliste impressionnant de vérité, ainsi que des décors de palais. Il côtoie Rubens, s'imprègne en Italie du talent de Caravage, Tintoret, Michel-Ange, Raphaël et tant d'autres , parmi lesquels Ribera qui devient son ami.
Son chef d'œuvre "Les Ménines" représentant la famille de Philippe IV, est extrêmement bien analysé dans le film, c'est certainement le tableau qui suscite le plus de commentaires de la part des artistes ou des critiques d'art. Cependant le portrait du pape Innocent X ," trop vrai" selon son commanditaire, est celui qui a fasciné Francis Bacon. Courbet, Monet, Dali, Schnabel, reconnaissent une profonde admiration pour ce génie du 17ème siècle, qui peignait sans dessin préalable et dont la touche unique,  sans concession, le sens de la mise en scène et de l'observation subjuguent tous ceux qui pratiquent la peinture.
Le documentaire, qui offre un parcours de cette œuvre riche, à travers de nombreux commentaires de spécialistes ou d'artistes de toutes les époques, incite à découvrir ou redécouvrir l'univers de ce grand portraitiste auquel le Grand palais consacra une exposition en 2015.
La voix off de Vincent Lindon en souligne toute la profondeur et la beauté.

 

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