Ghostlight
Ghostlight est le nom donné aux petites veilleuses qui restent allumées sur la scène des théâtres par mesure de sécurité, mais elles font aussi référence aux fantômes qui peuvent perturber le bon déroulement des pièces et sont ainsi le symbole de résistance du spectacle vivant.
Le film est une histoire de résilience, de réparation, celle d'une famille vivant à Chicago.
Le père, Dan, travaille sur des chantiers. Les relations avec sa femme Sharon et sa fille Daisy sont tendues, surtout avec l'adolescente qui est devenue ingérable au collège comme à la maison. On ne sait pas quel est le drame à l'origine de ces tensions, le scénario va le dévoiler peu à peu par petites touches.
Un jour Dan a une altercation avec une femme dans la rue, à propos du bruit insupportable qu'il produit en effectuant des travaux. Elle est comédienne dans une troupe amateur qui répète non loin de là. Cette rencontre va amener progressivement Dan vers un horizon qu'il ne connaît pas, celui du théâtre. Il prend goût à l'exercice. Si dans un premier temps il garde ce secret, sa fille va finir par le découvrir et vouloir elle aussi participer à la représentation de Roméo et Juliette.
C'est alors que le théâtre et la vraie vie se confondent : Dan se rend compte qu'il interprète sa propre vie ; le drame ainsi revécu par le père et sa fille leur permet de se libérer de ce poids qu'ils n'arrivaient pas à exprimer.
Le film fait donc l'éloge du théâtre dans sa capacité à aider les gens à se reconstruire, à trouver les mots justes et les gestes qui leur manquent, à créer des liens.
Les dialogues sont d'autant plus émouvants et sincères qu'il s'agit d'une vraie famille qui interprète ces rôles, chacun avec sa personnalité et celle de Daisy (Katherine) est particulièrement remarquable par sa spontanéité, la justesse de son jeu. Est à parier qu'on la reverra bientôt!
Un film délicat, pudique et profondément humain.