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Le blog de Ritournelle

La religion vue par les philosophes

Ritournelle

- PLATON((428-348 av. J.C)

Dans le Timée, Platon s'éloigne du panthéon grec pour imaginer un dieu créateur unique :
"Notre monde, qui est un vivant doué d'une âme pourvue d'intellect, a, en vérité, été engendré par la décision réfléchie d'un dieu."
Bon par nature, il ne ressemble à aucun vivant particulier mais plutôt à "l'ensemble auquel appartiennent tous les autres vivants à titre de parties."
Ce "démiurge" est donc du domaine des idées, comme le Juste, le Beau, le Vrai.

-AVERROES (1126-1198)

"Réfléchissez donc, ô vous qui êtes doués de clairvoyance" :
de cet énoncé divin, Averroès tire la nécessité d'appliquer à un dieu Artisan et "aux étants" les principes de la philosophie. S'inspirant d'Aristote, il propose le "syllogisme rationnel" comme outil le plus adapté à la démonstration. Philosophie et connaissance de Dieu sont liées, la logique donnant "accès à la porte à partir de laquelle la Révélation adresse aux hommes son appel à connaître Dieu."

- MAÏMONIDE (1138-1204)

Le philosophe et rabbin souligne les limites du raisonnement face au divin. Il s'interroge : le monde a-t-il été créé ou existe-t-il de toute éternité? " C'est un point où l'intelligence s'arrête", constate-t-il dans le Guide des égarés. Plus modestement, il entreprend de montrer que " la nouveauté du monde n'est point impossible." Seule l'hypothèse d'un dieu créateur permet en effet de sauver la notion centrale de miracle.

- THOMAS D'AQUIN (1225-1274)

Comment prouver l'existence de Dieu? Thomas d'Aquin, dans "La Somme contre les gentils", propose cinq voies d'accès. Pour éviter la régression à l'infini, il est indispensable de poser Dieu comme moteur et cause premiers de toutes choses. Le vrai et le bon se disséminant dans le monde, Dieu ne peut qu'en être le souverain.
Enfin, l'accord du divers en "un ordre unique" suppose un gouvernement unique, celui de Dieu.

- SPINOZA (1632-1677)

L'auteur de L'Ethique fait de Dieu un principe immanent, confondu avec la nature. Sa puissance se démarque des idées de providence ou de fatalité, elle est celle, créatrice et pure affirmation de soi, de la nature. "Deus sive natura" ("Dieu, soit la nature") résume-t-il : il est la cause première et l'unique cause libre tant de l'essence de toutes choses que de leur existence.
La perfection et la nécessité qui lui sont inhérentes s'appliquent donc aussi à la nature.

- LEIBNIZ (1646-1716)

L'évidence du mal entre en contradiction avec les idées de perfection et de bonté divines. Dans ses Essais de Théodicée, Leibniz explique que les hommes ne disposent pas du plan d'ensemble qui correspond au calcul d'un Dieu mathématicien du meilleur des mondes possibles, parmi une infinité de possibilités :"Cette suprême sagesse, jointe à une bonté qui n'est pas moins infinie qu'elle, n'a pu manquer de choisir le meilleur."

- WEIL (1909-1943)

"Par sa parfaite obéissance la matière mérite d'être aimée par ceux qui aiment son Maître": la philosophe et mystique transforme la nécessité en obéissance à un Maître, Dieu. Dans un monde où règne la pesanteur, s'en détourner revient à devenir "une chose, une pierre qui tombe." Cela dit, "la créature" ne peut pas choisir d'obéir ou de désobéir, elle ne peut que "désirer l'obéissance ou ne pas la désirer".
La grâce se confond avec le désir, l'amour de la nécessité.

7 conceptions du religieux - Philosophie magazine n°déc.janv. 2017

 

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