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Le blog de Ritournelle

Les petits personnages - Marie Sizun

Ritournelle

Marie Sizun est écrivain et peintre. Si elle a délaissé quelque peu la peinture ces dernières années, elle reste l’une de ses passions, comme le prouve ce livre qui rassemble trente et une nouvelles, chacune correspondant à un tableau choisi minutieusement dans la période de la fin du 19 ème et du début du 20 ème, exception faite pour une œuvre du 14ème.
A cette époque, « il y a eu une mode de placer dans les paysages des petits personnages. Ils ne sont pas visibles à première vue par le public et sont toujours en action. On voudrait savoir ce qu’ils font et on rêve ». Et c’est en observant attentivement ces tableaux que Marie Sizun laisse aller son imaginaire vers des situations , des instants de vie de ces personnages, dont la présence semble anecdotique. La nature ou le cadre de vie y occupe une place prépondérante, mais l’humain est là pour animer le décor. Pourquoi est-il là ? Que fait-il ? A quoi pense-t-il? Qu’éprouve-t-il ? Autant de questions que chacun peut se poser et envisager une intention différente de celle du peintre, selon sa sensibilité et la façon dont il reçoit une œuvre.
Les palettes choisies vont des frères de Limbourg avec Les très riches heurs du duc de Berry à Wilhelm Hammershoi en passant par Watteau, Fragonard, Monnet, Bonnard, Vuillard, Berthe Morisot, James Ensor, Van Gogh, Vallotton...
Scènes de vie, paysages intimes ou plus vastes, marines ou vues urbaines, lumière du Sud ou rues enneigées, tous ces lieux sont habités par des présences discrètes de personnages seuls, en couple ou en petit groupe.
Avec sa plume élégante, Marie Sizun décrit d’abord le cadre, puis elle lui donne vie par l’intention qu’elle prête à ces formes  imperceptibles que l'on distingue parfois mal :

« Ce n'est rien cette image. Et c'est tout : une petite place, ou un morceau de trottoir vu d'en haut, depuis une fenêtre, le confort d'un balcon. On voit d'abord, comme en plongée, occupant presque tout l'espace de la toile, le feuillage diffus d'un arbre printanier, et en bas à gauche, sur le trottoir, un banc public sur l'extrémité duquel est assis un vieil homme en habit noir. » 

Ces nouvelles sont à déguster comme des friandises, en prenant le temps d’en savourer la poésie, la sensibilité . Elles nous apprennent à regarder les tableaux autrement.

« Comme dans le domaine de la musique, c’est la beauté qui métamorphose la vision effrayante, morbide, et en fait un objet d’extase quasi religieuse au sens propre du terme : ce qui nous relie à la vie et aux autres. Et ce lien, ce sera le tableau. »

A conseiller à tous les amoureux de la peinture

Le nuage blanc - James Ensor - 1884

Le nuage blanc - James Ensor - 1884

Emile Claus - Le bateau qui passe -1883

Emile Claus - Le bateau qui passe -1883

Pierre Bonnard - La ruelle à Vernonnet -1912

Pierre Bonnard - La ruelle à Vernonnet -1912

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Commentaires
C
Je note Francoise pour se faire plaisir ou pour offrir.<br /> j'aime beaucoup le tableau Emile Klaus...
Répondre
R
Oui j'aime beaucoup ce tableau moi aussi, les reproductions sur le livre sont à revoir sur internet pour plus de netteté et de luminosité.<br /> Bonne journée