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Le blog de Ritournelle

Armageddon time

Ritournelle
Armageddon time

Armageddon , c’est selon la Bible, la dernière bataille entre le Bien et le Mal, et dans un sens plus large, celle qui mène à la victoire. James Gray revient avec ce film sur la propre victoire de l’adolescent qu’il a été, en traitant au plus près de son parcours intime à travers son double, Paul Graff.
Quartier du Queens à New-York dans les années 80 : le jeune Paul s’ennuie en cours, il dessine le portrait de l’un de ses profs, et se prend de passion pour les fusées , passion qu’il partage avec son grand-père, son confident, le seul dont il suit les conseils, les autres membres de la famille étant bien trop éloignés de ses rêves. Il a pour complice un élève noir, Johnny, dont la mère est malade.
Paul réalise qu’il vit dans un monde à l’opposé de celui de Johnny de part leur milieu social, leur point commun est de se sentir rejeté pour des raisons différentes , de fuir les normes imposées; l’ambiance familiale de Paul est pesante, parfois violente, celle de Johnny reflète la misère, la maladie.
Devant les mauvais résultats scolaires de Paul et son obstination à vouloir devenir artiste, sa famille décide de le mettre dans une école privée : son destin se dessine avec ce changement : c’est alors son Armaggeddon, lorsqu’il découvre que le racisme y est une évidence, de même que le privilège de classe.
A travers ce biopic intime , James Gray revient sur les origines russo-ukrainiennes de sa famille implantée à New-York depuis 1920, qui n’a pas réussi à réaliser le rêve américain, et pourtant la famille du film, opposée à l’idéologie libérale, place l’enfant dans un collège géré par le père de Donald Trump. Le réalisateur trouve l’occasion de dénoncer ce qui caractérise l’Amérique : le racisme ambiant et l’écart qui se creuse de plus en plus entre les classes sociales.
"J’ai voulu que mon film scrute les lignes de fracture de classes et de races dans mon pays et les aborde en toute honnêteté."
Un scénario bien rythmé, servi par des acteurs très justes : Anthony Hopkins est un magnifique grand-père, plein d’humanité, Jeremy Strong un père violent qui oscille entre punition et pardon, Anne Hathaway, une mère compréhensive et douce. Quant à Banks Repeta et Jaylin Webb, ils forment un incroyable duo de copains soudés par leur envie de "faire les 400 coups" (comme dans le film de Truffaut, qui est une référence pour James Gray) et par leur quête d’avenir.
Un film d’apprentissage qui aborde les questionnements de l’adolescence avec sincérité, observe le monde à travers le prisme de pré-ados dans la perte de leur innocence.
Juste et émouvant.
A voir sans hésitation!

« Je suis allé dans la jungle et dans le cosmos, et j’ai adoré ça. Mais à un moment donné, on comprend que l’infini est en soi. »

Armageddon time
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Commentaires
A
Beaucoup aimé aussi.<br /> De ma semaine à Pessac, à voir 2 films à leur sortie: Aucun ours, de l'iranien Panihi et Le retour des hirondelles, realisateur chinois. Magnifiques.<br /> <br /> Toujours pas presente la prochaine rencontre, petite semaine parisienne. <br /> Bonne semaine
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R
Merci pour tes conseils, Françoise.<br /> Oui je vais aller voir Aucun ours, il a de très bonnes critiques. Te souhaite de belles découvertes parisiennes, expos et autres.<br /> À bientôt
C
Ok Françoise je vais le voir ce jour..bonne journée..bses
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R
Tu me diras si tu as aimé