Bergman island

Tony et Chris sont un couple de cinéastes qui arrivent en résidence sur l’île de Farö pour écrire leurs prochains scénarios. Le choix du lieu n’est pas anodin, car sur l’île plane la présence de Bergman , tombé amoureux de sa nature sauvage lors du tournage du film « A travers le miroir » en 1961, à la suite de quoi, il s’y est installé et vécu jusqu’à sa mort en 2007.
Sa maison, sa sépulture, le lieu où il visionnait ses films, devenu musée du cinéma, sont autant d’endroits à découvrir , entre les moments consacrés à l’écriture . Tony s’inscrit à cet effet à un « Bergman tour », participe à des colloques qui tentent d’analyser l’oeuvre du cinéaste et sa personnalité complexe, talentueuse, mais peu amène. Kris de son côté, bénéficie de la visite guidée d’un étudiant, plus détendue et plus sympathique.
Imprégnés de cette atmosphère bergmanienne, les deux cinéastes progressent différemment dans leur écriture. L’inspiration est assez fluide pour Tony, quant à Chris, elle cherche, fait des pauses, hésite sur la fin à donner à son histoire. Elle sollicite l’aide de son compagnon , lui raconte l’intrigue  ; c’est alors que la fiction s’avère proche de leur vécu, en révèle certains secrets, avec un film qui s'insère dans le film...
Cette oeuvre propose plusieurs aspects intéressants : elle permet de contempler  les plus beaux paysages de cette île lointaine, offre, en forme d'hommage, une meilleure connaissance de ce grand cinéaste suédois qui a influencé beaucoup de ses contemporains.
Par ailleurs, il met l’accent sur la difficulté à construire une vie de couple, tout en célébrant l’importance du sentiment amoureux. Dans « Un amour de jeunesse » tourné il y a dix ans, Mia Hansen Løve abordait déjà les mêmes thèmes  : celui du premier amour , impossible dans la durée, mais présent à plusieurs périodes de la vie, qui bouscule, interroge, sème le doute , ainsi que celui de la création qui aide les protagonistes à se reconstruire. (voir article sur ce blog)
Malgré quelques longueurs, la réalisatrice a su capter avec subtilité l’intériorité des personnages , leurs émotions , leurs non-dits, par des travellings et des gros plans magnifiques , particulièrement ceux qui mettent en valeur la gracieuse Vicky Krieps et la sobriété de jeu de Tim Roth.
Un beau moment de cinéma, qui garantit évasion, sensibilité et originalité du scénario.

Comments

[cathy]

Oui un temps pour aller au cinema ..lire....je note ce film
bon week end Françoise...