Un grand nom de la littérature disparaît : hommage à Luis Sepulveda

Victime du coronavirus, l'écrivain chilien, était un homme politiquement engagé, libéré des geôles de Pinochet grâce à Amnesty international, humaniste militant pour les droits de l'homme et pour une planète plus responsable; c'était aussi un grand voyageur, il avait partagé la vie des indiens shuars pour mesurer l'impact de la colonisation sur leur communauté, avait parcouru l'Amérique latine avant de sillonner l'Europe , pour finir par s'établir dans les Asturies il y a quelques années où il s'est éteint hier à l'hôpital d'Oviedo.
Il laisse une oeuvre importante, traduite en trente-cinq langues, dans laquelle je retiens deux titres primés :

Le vieux qui lisait des romans d'amour (1992) et L'histoire de la mouette et du chat qui lui a appris à voler (1996)

Le vieux qui lisait des romans d'amour , est une fable écologique qui rend hommage à Chico Mendes, défenseur de la forêt amazonienne assassiné.
C'est l'histoire d'Antonio José Bolivar, grand connaisseur de la nature sauvage de la forêt amazonienne, avant d'être un lecteur assidu de romans d'amour.
Pour cette raison, il sait que le braconnier trouvé mort dans sa pirogue n'a pas été assassiné par les indiens shuars, comme le prétendent les habitants du village d'El Idilio. Il devine que c'est un félin qui a voulu se venger de l'homme qui lui a pris ses petits, ce qui est effectivement le cas et qu'il va finir par démontrer...
Ce vieil homme , défenseur de la nature et des plus humbles, est un sage ; il sait que la lecture est l'antidote à la vieillesse.
Un roman court mais plein d'enseignement , qui délivre des messages forts, notamment celui de la nécessité de préserver notre planète.

L'histoire de la mouette et du chat qui lui a appris à voler, est un joli conte pour petits et grands mettant en scène une mouette à l'agonie, recouverte de mazout, qui vient se poser devant un gros chat noir. Sentant sa fin proche, elle pond un oeuf et demande au chat de s'occuper du petit oiseau, donc de le nourrir et de lui apprendre à voler, ce qu'il finit par accepter. Et voilà le bon vieux chat prêt à jouer la mère protectrice...
Une petite merveille de poésie et de tendresse, teintée d'humour, et qui met en avant des valeurs de solidarité, de courage, de tolérance.

A lire ou relire sans hésiter!

 

Comments

[Catherine]

Oui, un bel hommage à rendre à ce grand écrivain. Je pense que je vais le relire avec délectation.