Je suis debout au bord de la plage. Un voilier passe dans la brise du matin, et part vers l'océan. Il est la beauté, il est la vie. Je le regarde jusqu'à ce qu'il disparaisse à l'horizon. Quelqu'un à mon côté dit : « il est parti !» Parti vers où ? Parti de mon regard, c'est tout ! Son mât est toujours aussi haut, sa coque a toujours la force de porter sa charge humaine. Sa disparition totale de ma vue est en moi, pas en lui. Et juste au moment où quelqu'un prés de moi dit : «il est parti !» il en est d'autres qui le voyant poindre à l'horizon et venir vers eux s'exclament avec joie : «Le voilà...
Sans bruit, sous le miroir des lacs profonds et calmes, Le cygne chasse l’onde avec ses larges palmes, Et glisse. Le duvet de ses flancs est pareil A des neiges d’avril qui croulent au soleil ; Mais, ferme et d’un blanc mat, vibrant sous le zéphire, Sa grande aile l’entraîne ainsi qu’un lent navire. Il dresse son beau col au-dessus des roseaux, Le plonge, le promène allongé sur les eaux, Le courbe gracieux comme un profil d’acanthe, Et cache son bec noir dans sa gorge éclatante. Tantôt le long des pins, séjour d’ombre et de paix, Il serpente, et laissant les herbages épais Traîner derrière lui...
Devant la mer, un soir, un beau soir d’Italie, Nous rêvions… toi, câline et d’amour amollie, Tu regardais, bercée au cœur de ton amant, Le ciel qui s’allumait d’astres splendidement. Les souffles qui flottaient parlaient de défaillance ; Là-bas, d’un bal lointain, à travers le silence, Douces comme un sanglot qu’on exhale à genoux, Des valses d’Allemagne arrivaient jusqu’à nous. Incliné sur ton cou, j’aspirais à pleine âme Ta vie intense et tes secrets parfums de femme, Et je posais, comme une extase, par instants, Ma lèvre au ciel voilé de tes yeux palpitants ! Des arbres parfumés encensaient...
Ayant poussé la porte étroite qui chancelle, Je me suis promené dans le petit jardin Qu'éclairait doucement le soleil du matin, Pailletant chaque fleur d'une humide étincelle. Rien n'a changé. J'ai tout revu : l'humble tonnelle De vigne folle avec les chaises de rotin... Le jet d'eau fait toujours son murmure argentin Et le vieux tremble sa plainte sempiternelle. Les roses comme avant palpitent ; comme avant, Les grands lys orgueilleux se balancent au vent, Chaque alouette qui va et vient m'est connue. Même j'ai retrouvé debout la Velléda, Dont le plâtre s'écaille au bout de l'avenue, Grêle, parmi...
Situé au nord du Lot-et-Garonne, ce village fondé au 11è siècle, connut au 14è siècle un épisode à l'origine de la guerre de Cent ans. La création de la bastide voisine de St Sardos sur des terres anglaises ne plut pas au seigneur Raimond Bernard de Montpezat qui la fit détruire. La guerre de St Sardos se poursuivit quelques années plus tard par le fameux conflit franco-anglais qui dura 116 ans. Le château de Montpezat fut détruit 4 fois au cours de son histoire, sur son emplacement se trouve un moulin à vent de 1870, récemment restauré, dans lequel sont organisées différentes expositions. Près...
Les passionnés d'horticulture peuvent trouver dans les nombreux bassins des variétés de nénuphars, rustiques ou tropicaux, lotus et autres plantes aquatiques aux belles couleurs , s'initier à leur culture grâce aux conseils des jardiniers du lieu.
Nénuphars
Lotus
C'est l'une des curiosités du Lot-et-Garonne, lieu historique privilégié où l'on peut admirer actuellement, et pendant tout l'été, les créations de Joseph Borys Latour-Marliac (1830-1911), qui fit de sa propriété acquise en 1850 un laboratoire de recherche . Passionné de botanique, il s'intéressa d'abord aux bambous, puis aux nénuphars, grâce aux travaux d'un hybrideur, qu'il découvrit dans une revue horticole. Grâce à un procédé gardé secret, il présenta 19 créations à l'Exposition universelle de 1889 et gagna le premier prix d'horticulture. Cette reconnaissance lui valut l'intérêt de Claude Monet...
Zénith Tous ces regrets Ces jardins sans limite Où le crapaud module un tendre cri d'azur La biche du silence éperdu passe vite Un rossignol meurtri par l'amour chante sur Le rosier de ton corps dont j'ai cueilli les roses Nos cœurs pendent ensemble au même grenadier Et les fleurs de grenade en nos regards écloses En tombant tour à tour ont jonché le sentier. G.Apollinaire
photo de S.Kniffke
Le chat ouvrit les yeux, Le soleil y entra. Le chat ferma les yeux, Le soleil y resta. Voilà pourquoi, le soir Quand le chat se réveille, J'aperçois dans le noir Deux morceaux de soleil. M.Carême
La main au front, le pied dans l'âtre, Je songe et cherche à revenir, Par delà le passé grisâtre, Au vieux château du Souvenir. Une gaze de brume estompe Arbres, maisons, plaines, coteaux, Et l'oeil au carrefour qui trompe En vain consulte les poteaux. J'avance parmi les décombres De tout un monde enseveli, Dans le mystère des pénombres, A travers des limbes d'oubli. Mais voici, blanche et diaphane, La Mémoire, au bord du chemin, Qui me remet, comme Ariane, Son peloton de fil en main. Désormais la route est certaine ; Le soleil voilé reparaît, Et du château la tour lointaine Pointe au-dessus de...